LISE FOLLIER / Valérie Sueur-Hermel (2005)


Lise, le corps, la ligne et la matière

« Elle a de l’or au bout des doigts » dit la sagesse populaire. De l’encre, beaucoup d’encre, disent plus prosaïquement ceux qui suivent l’élaboration de son travail de graveur. Et, depuis peu, du fil de fer qu’avec dextérité et détermination elle tord, enroule, noue pour dire la vie, en trois dimensions cette fois.

Lise au fil des jours, se donne une trame. Puis tisse. Répète le geste avec la patience et l’humilité d’un éternel recommencement puisées dans sa culture originelle, celle de sa Corée natale. Renaissance annuelle, dit-elle. 2004 a été consacrée à l’être vivant, saisi dans l’instant expressif d’une attitude ou d’un élan.

Lise aux prises avec la matière, donne une épaisseur charnelle -ou tout simplement humaine- à ses nus féminins gravés sur bois, en jouant, par de multiples passages sous la presse, avec la sensualité des couleurs superposées.

Lise au fil des corps, suit le mouvement, emprisonne du vide, cerne des gestes, capture des regards dans les entrelacs de ses fils de fer.

Sans jamais perdre le fil de sa créativité insatiable, Lise Follier découvre et se renouvelle sans cesse, surprend toujours. Aucun matériau ne l’effraie, tout l’attire, rien ne résiste à ses ... « doigts de fée » renchérit la sagesse populaire qui se trompe rarement.


© Valérie Sueur-Hermel (janvier 2005)